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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/183

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qui lui sont familières ; elle semble sortir d’un affreux cauchemar ; elle balbutie quelques mots. Qu’a-t-elle dit ? On n’a pas bien compris ; les uns ont distingué : — « Je vois encore l’affreuse tasse… », d’autres croient avoir entendu : — « Je vois encore l’affreuse tante… » Pour tous ceux qui sont là et qui savent l’histoire lamentable de la malheureuse, il n’y a déjà plus de doute : c’est la tante, la vieille Mellertz, qui a fait ou ordonné le coup.

Aidée par le médecin, Babet s’était redressée sur ses oreillers ; elle promenait ses regards sur les personnes pressées autour d’elle ; outre M. Bacoffe et M. Gourdault, il y avait là Victoire, la cuisinière de M. Du Chef, maire de la commune ; Dubois, le jardinier d’une maison voisine ; madame de Récourt ; Dret, le juge de paix ; d’autres encore. Ils l’assistaient avec empressement. Déjà, pendant sa faiblesse, on lui avait fait prendre de l’émétique ; on l’invita à en absorber encore un grain qu’on lui donna dans de l’eau de savon, ce qui provoqua un