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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/237

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donnait dix médecins tandis qu’il m’en refusait un seul… »

Le président invite Dubois à regarder Julie Jacquemin.

— « Je jure sur mon honneur, atteste le chirurgien, que je n’ai jamais vu l’accusée, et si l’une de ces deux femmes est venue chez moi, c’est madame » ; — il désigne du doigt la comtesse de Normont. — « Je viens de la reconnaître à sa petite toux sèche. »

Babet, désarçonnée, se trouble, essaie de détourner l’incident en se lançant dans une histoire de lettres anonymes ; mais le conseiller Bourguignon la ramène à la question : il fait comparaître M. de Normont, trop reconnaissable à son visage grêlé et son œil unique. Dubois déclare ne l’avoir jamais vu ; d’ailleurs la simulatrice est venue seule chez lui. Madame de Normont s’est reprise ; elle s’étonne qu’après avoir affirmé ne pas la reconnaître, le témoin se soit si brusquement donné à lui-même un démenti. Quelle confiance accorder à une déposition si flottante ?