Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/117

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sortit. Une femme adressait à Sénar un discours sur les sept sceaux de l’Évangile : elle expliquait comment, grâce au pouvoir de la Mère, cinq de ces sceaux étaient déjà levés ; le sixième était en train de se soulever et le septième ne tarderait pas à être levé à son tour. Alors, et « par un seul coup d’éclair », le monde serait renouvelé, « la terre se trouverait toute nue, sans montagnes », et il n’y aurait plus de vivants que les élus de la Mère de Dieu. Chacun d’eux retournerait chez soi et vivrait éternellement, parfaitement libre de soucis. Sénar murmura : « Que je suis heureux !… Mais, poursuivit-il, quel sera notre signe de reconnaissance ? » – L’Éclaireuse répondit : « Nous en aurons un, lors du grand événement ; pour le moment, contentez-vous de celui qui vous a été imposé. Écoutez ma lecture et ayez confiance. » Elle ouvrit un Office de l’Église et lut l’Évangile de la nuit de Noël ; puis elle se lança dans des commentaires, établissant que la Mère ici présente était la vraie Vierge : « Elle voit Dieu, elle lui parle ; ils se connaissent depuis vingt-cinq ans… » Sénar, qui n’écoutait pas et préférait se renseigner, demanda quel lieu serait désigné pour le ralliement, « lors du grand coup du septième sceau ». – « Ici près, répondit l’Éclaireuse ; l’endroit se bâtit et se dispose… » Elle voulut bien alors faire connaître aux deux nouveaux frères que « les ministres du serpent seraient détruits et que la Mère gouvernerait le monde ; on comprendrait alors ce que signifiait la maxime : “Les morts enseveliront les morts.” ». La conférencière inspirée ne s’arrêtait pas ; Sénar parvint à l’interrompre, curieux de savoir « si le grand événement tarderait