Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/243

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de calomnies et de persécutions contre les gens de bien… On s’efforce de jeter sur les défenseurs de la République un vernis d’injustice et de cruauté… Tels patriotes qui veulent venger la liberté et l’affermir sont sans cesse arrêtés dans leurs opérations par les calomnies qui les présentent aux yeux du peuple comme des hommes redoutables et dangereux[1]. » – Le crime, les fripons, les agents de l’étranger, les calomniateurs, ce sont les Comités et la Convention… Les gens de bien, les défenseurs de la liberté, les patriotes, c’est lui. Car il n’a qu’une note et ne parle, – toujours par insinuations, – que pour entreprendre son propre éloge et maudire ceux qui ne l’admirent pas. Il ne les nomme jamais : ses anathèmes aspergent plus d’ennemis en restant impersonnels. « À Londres, on me dénonce comme un dictateur ; ces calomnies sont répétées à Paris ; vous frémiriez, si je vous disais en quel lieu ! » Ceci vise le Comité de salut public dont les dissensions, soupçonnées à la Convention, demeurent ignorées du gros public. Mais Robespierre ne ménage plus rien : « Que direz-vous, si je vous apprends que ces atrocités n’ont pas semblé révoltantes à des hommes revêtus d’un caractère sacré ; que, parmi nos collègues eux-mêmes, il s’en est trouvé qui les ont colportées ! » Par bonheur, l’Être suprême veille sur lui : « La Providence a bien voulu m’arracher des mains des assassins », – la pauvre petite Cécile Renault, – « pour m’engager à employer utilement les moments qui me restent encore… » Et, pour mieux jeter l’alarme, il insinue

  1. Aulard, La Société des Jacobins, VI, 193. Séance du 9 messidor.