rue de la Riche, à l’angle de la rue des Fossés-Saint-Martin ; il avait là un salon au rez-de-chaussée, deux chambres au premier étage et quelques débarras[1]. Fourbu, désœuvré, farouche, « oppressé d’affreux souvenirs », il n’eut ni le goût ni le temps de s’installer, si l’on s’en rapporte à la description de son logement où, d’après l’inventaire, tout est pêle-mêle, enfourné sans choix ni ordre. Le 11 germinal an IV, six semaines après la mort de Héron, deux citoyennes, les sœurs Philippe, – des servantes sans doute, – déclaraient le décès de Sénar survenu la veille à six heures du matin. D’après la tradition locale[2], sa fin fut émouvante : il réclama l’assistance d’un prêtre insermenté et voulut que sa contrition fût publique : en présence de voisins, de passants même, dit-on, il confessa à haute voix ses fautes et proclama son repentir. Il mourait à trente-six ans ; sa femme, – divorcée, – qui s’était fixée à Poitiers, sous le nom de Félicité Desrosiers, dite Monville, avec son petit garçon, Mucius Scævola Sénar, ne se dérangea point, se bornant à envoyer sa procuration[3].
Vadier qui, dans la comédie de la Mère de Dieu, avait distribué à Sénar et à Héron les rôles en se réservant la tâche de librettiste, survécut longtemps à ses deux acolytes. Traqué par les polices thermidorienne et directoriale, réduit, à son tour, aux caches, aux travestissements, aux longues randonnées sur les routes, emprisonné et jugé comme