Page:Leo - Aline-Ali.djvu/154

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CHAPITRE V

Deux mois après, en novembre, un jeune homme d’une taille un peu au-dessous de la moyenne, de tournure élégante, vêtu de deuil, frappait à la porte d’une des plus jolies villas de Florence, près des Cascine. En italien, mais avec l’accent français, il demanda il signor Paolo Villano. Le domestique ayant répondu que il signor Paolo Villano était absent, le jeune homme se retirait d’un air vivement désappointé, quand à deux pas il s’entendit saluer de cette apostrophe joyeuse :

« Viva ! Ali de Maurion ! »

C’était Donato Bancello, dont Ali dut recevoir une chaleureuse accolade, et qui, passant le bras sous celui du jeune Français, lui fit faire volte-face et l’entraîna dans sa direction à lui.

« Paolo, dit-il avec un sourire équivoque, n’est jamais chez lui dans la journée. Vous le trouverez seulement ce soir, à l’heure où les divinités de théâtre commencent à préparer leur fard et leurs toilettes, à l’heure où les ombres descendent sur cette terre du postiche et de l’illusion. Mais vous allez, en