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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/273

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et le doux nom d’Ali venait à ses lèvres, mais s’y arrêtait… car Paul en voulait maintenant un autre, encore inconnu, déjà plus chéri.

Elle poussa un long soupir étouffé, pencha sa tête sur le dossier du fauteuil, et sa main s’étendit languissante sur ses genoux, laissant pendre des doigts effilés que la flamme, en les pénétrant, rendit tout roses. Le poids qui chargeait la poitrine de Paul s’augmenta de ce soupir ; il étouffait. Un nœud de sapin, éclatant, lança hors du foyer un trait de feu qui alla s’abattre près d’elle, et lui, jetant un cri, se précipita pour l’éteindre. Ils se regardèrent ; elle aussi avait tressailli ; cependant elle dit :

« Une étincelle te fait peur !

— J’ai cru qu’elle allait tomber sur toi, » répondit-il.

Déjà courbé, il s’agenouilla, saisit la main de la jeune fille, et, attachant sur elle un regard timide et fervent, d’une voix basse et douce :

« Ton nom ? demanda-t-il. Je t’en supplie, dis-le-moi !

— Relève-toi ! » s’écria-t-elle si vivement, qu’à l’instant il obéit

« Mon nom, reprit-elle avec tristesse, je n’en ai point de plus cher et de plus intime que celui que tu me donnais. Que t’importe l’autre ? Appelle-moi toujours Ali.

— Ah ! balbutia-t-il, garderas-tu de ton secret tout ce que je n’en pourrai deviner ? »

Elle s’efforça de sourire ; mais, comme lui, un invincible embarras la dominait.

« Ton Ali, dit-elle, se nomme dans le monde Aline de Maurignan, fille de vingt-trois ans, forte-