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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/324

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presque rustique, sans autres meubles qu’un vieux divan, quelques chaises, une table, une petite bibliothèque.

« C’est ici, dit Aline, qu’en ton absence, je venais m’isoler, t’écrire, ou rêver, mieux qu’ailleurs, de Solalex.

— Ah ! murmura-t-il, Solalex !… mais à la Chesneraie on est plus heureux encore !… »

Elle ne répondit pas, et s’assit, pensive, sur le divan.

Apercevant sous la table un coussin, il courut le prendre, et le mit sous les pieds de la jeune fille. Mais elle éloigna le coussin dédaigneusement, et, se levant presque aussitôt, elle sortit. Au seuil du pavillon, une bouffée de parfums l’arrêta.

« Des violettes ! » dit-elle.

Et, s’agenouillant près des bancs épais de feuilles sombres qui croissaient à l’ombre du pavillon, elle cueillit, aidée de Paolo, un bouquet, et, après en avoir savouré le parfum, le plaça entre deux boutons de son corsage. Mais les tiges sans lien, trop peu pressées par la robe, se séparèrent, et, tremblant à chaque pas de la jeune fille, une à une, les violettes glissèrent sur le sol. Une à une aussi, Paul les recueillait. Aline sourit :

« On ne peut causer avec toi, dit-elle en prenant le bras de son ami. Laisse là ces violettes ; il y en a d’autres au jardin.

— Alors, donne-les-moi, » dit-il, et il pressa les fleurs de ses lèvres.

Mlle de Maurignan eut un geste de vive impatience et de dédain.

« Ah ! dit-elle, de tels enfantillages !… entre nous !