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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/387

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et cette belle énergie vraiment divine, source de toutes les grandes protestations et de toutes les vraies conquêtes, qui d’un être attaqué dans sa liberté, dans son honneur, fait un lion ou un martyr. »

Nous échangeâmes quelques mots encore, et j’allais prendre congé, quand la porte s’ouvrit de nouveau sous la main d’une femme de trente à trente-cinq ans, de figure énergique et intelligente, et dont les grands yeux noirs, et un reste d’accent, trahissaient l’origine italienne.

« Mlle Metella Marti, me dit Mlle de Maurignan.

— Mille pardons, chère Aline, dit l’Italienne, mais il s’agit d’une réponse qu’on ne peut attendre plus longtemps. Une dame des environs d’Angers, voisine de Mme Rongeat, m’apporte d’elle un message verbal. Mme Rongeat n’a pas osé s’adresser à vous ; mais… elle a des sujets de plainte de plus en plus graves, et reviendrait ici avec sa fille, si elle ne craignait de vous causer de nouveaux ennuis.

— Ma maison sera toujours la sienne, répondit Mlle de Maurignan, et je vais moi-même le lui écrire. Mais il en sera cette fois-ci comme la première, je le crains. »

Se tournant vers moi :

« Une de mes amies, très-mal mariée, meurtrie jusqu’au vif de sa chaîne et la reprenant toujours.

— De combien de femmes est-ce l’histoire ! dis-je en me levant ; et presque toujours, dans ces drames si douloureux, le principal ennemi de la femme est son irrésolution et sa faiblesse.

— Elles veulent aimer ! murmura mon interlocutrice d’une voix triste et douce.

— Eh oui ! la vieille note sensible et chevrotante,