Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/53

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Je me doutai bien que madame Houspivolon ne manquerait pas de faire ses remarques là-dessus. Elle vint chez nous les jours suivants sous divers prétextes, dans la soirée, et s’y installa tout le jeudi, jour de liberté pour l’instituteur. Heureusement celui-ci ne parut pas.

Mon mari venait à peine de lui rendre sa visite. Bien que les Galéron nous fussent agréables, nous ne sommes pas de ces gens trop empressés vis-à-vis des nouveaux venus. Madame Houspivolon en fut donc pour ses frais d’espionnage, et moi pour l’ennui que me cause toujours cette petite femme curieuse, taquine et hardie, qui, par calcul ou par instinct, s’est mise au service des désirs et des rancunes de mademoiselle Rochet et de madame Bonafort.

Avec son menton triangulaire, son air fureteur, son nez retroussé, madame Houspivolon a quelque chose du chien qui guette ou poursuit une piste. Son gibier, à elle, c’est le scandale ; elle est fière d’en rappor-