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Page:Leo - L Institutrice.djvu/193

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Feuilleton de la République française
du 1er février 1872

(32)

LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


Mêlés à tout cela, restaient encore plus d’un ennui, d’un dégoût. Le catéchisme, l’histoire sainte, qu’elle se voyait forcée de faire réciter à ses élèves, provoquaient chez ces enfants, maintenant habitués à tout comprendre, mille questions, mille étonnements. Là-dessus, Sidonie devait garder le silence. Elle avait dit une fois pour toutes, espérant qu’elles n’y reviendraient plus :

— Je ne me charge pas de vous expliquer ces choses. C’est l’affaire de monsieur le curé.

Mais l’enfant, questionneur et curieux de sa nature, si l’on ne décourage pas cette curiosité, l’étend de plus en plus, et l’élève bien vite jusqu’à la logique. Avec les révoltes du bon sens, les questions revenaient toujours.

Une après-midi, une des petites filles s’arrêta en récitant ce passage où il est dit que l’Éternel Dieu défendit à l’homme de manger du fruit de l’arbre de science, parce

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre 1871.