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Feuilleton de la République française
du 31 décembre 1871
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LES FILLES PAUVRES
L’INSTITUTRICE[1]
Pour ses devoirs d’institutrice, Sidonie les remplissait avec ponctualité, en conscience ; mais sans goût, il faut le dire : — l’enseignement est une vocation, — c’est-à-dire une passion ou un supplice. Cette vérité, que pourraient révéler tous les professeurs et toutes les mères, est une de celles que l’humanité se cache soigneusement à elle-même, afin de pouvoir continuer à confectionner des instituteurs — comme des médecins — au hasard des convenances de famille et de position sociale, d’où tant de morts cérébrales et autres. Ainsi que la plupart des instituteurs, Sidonie avait pris cette profession pour gagne-pain. Sa vocation était tout entière dans sa pauvreté. Elle
- ↑ Voir la République française depuis le 26 décembre.