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C’est ainsi qu’initiés au but à atteindre et entraînés au « débrouillage », vos subordonnés étaient fiers d’arborer ce titre de « collaborateurs » que vous aviez bien voulu leur décerner.

C’est ainsi encore que, sous vos ordres, marsouins, légionnaires et canonniers coloniaux ont donné ces coups de collier désormais fameux, qui réalisaient en quelques mois l’œuvre d’un quart de siècle.

Combien aussi de ceux que j’ai connus se sont décidés, sur vos conseils, à faire souche dans nos nouvelles colonies et sont devenus, grâce à la pratique acquise au service, les artisans de leur mise en valeur ?

Et aujourd’hui, pour tous ceux qui ont déposé les armes et sentent déjà les années venir, c’est un réconfortant souvenir que celui de ces époques de luttes et de travaux qui ont trempé leur caractère et ont fait « quelqu’un » du jeune troupier inexpérimenté qu’ils étaient autrefois.

Enfin, ce n’est pas un mince honneur que d’avoir, en s’inspirant d’un chef tel que vous, vécu cette épopée coloniale qui ne fut pas seulement une succession de brillantes campagnes, mais aussi une œuvre de progrès, d’humanité et de civilisation.

Permettez-moi aussi de m’acquitter d’une dette de reconnaissance envers deux de mes anciens chefs, le commandant Odry de l’armée d’Afrique, sous lequel j’ai débuté à la Légion étrangère, et le commandant Mouret qui fut mon premier capitaine dans l’infanterie coloniale.