Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cinquante-neuf hommes qui composaient le détachement de marins français, seize furent tués et trente et un blessés).

A Tien-Tsin, la prise des forts de Takou avait eu pour contre-coup l’entrée en ligne de l’armée régulière chinoise qui faisait visiblement cause commune avec les Boxers. Le 17, à trois heures du soir, elle bombardait les concessions européennes en même temps qu’elle attaquait un train de secours destiné à la colonne Seymour. Le 23 juin seulement, c’est-à-dire après cinq jours de combat, quatre mille Russes sous les ordres du général Stoessel parvenaient à forcer la ligne ennemie et à rétablir les communications avec Tien-Tsin.

La colonne Seymour fut obligée, faute de moyens de transport pour les blessés et par suite de la pénurie de vivres, de se replier sur Tien-Tsin, harcelée constamment par les Boxers et par l’armée régulière qui cherchaient à lui couper la retraite. Elle dut se retrancher et livrer un violent combat à l’armée du général Nich. Cette situation périlleuse put, fort heureusement, être connue à Tien-Tsin et dans la nuit du 24 au 25 juin une colonne de deux mille hommes, commandée par le colonel russe Anésimoff, fut lancée par la rive gauche. Après un court engagement, le contact fut pris avec la colonne Seymour qui tenait l’arsenal et se défendait avec furie. L’amiral put enfin gagner la gare de Tien-Tsin, mais avec des pertes sensibles : soixante tués et deux cent cinquante blessés. Ce demi-succès augmenta le fanatisme des Chinois et les attaques contre les légations de Pékin et les concessions de Tien-Tsin redoublèrent de violence. Le bombardement causait chaque jour de nouvelles ruines, en particulier dans la concession française que gardaient des marins russes. Le 27 juin, l’est de l’arsenal fut enlevé par les Russes et les Français. Les Russes s’établirent alors entre l’arsenal et l’école militaire et purent ainsi mieux protéger les concessions étrangères. L’arrivée de nouveaux