Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/204

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contingents permit de maintenir la communication avec Tong-Kéou et d’éviter un investissement complet. Sur ces entrefaites, les troupes internationales débarquèrent en Chine ; mais, au même moment, suivant un message de sir Robert Hart parvenu à Tien-Tsin le 29 juin, la situation des légations à Pékin devenait des plus critiques.

Les troupes françaises envoyées de l’Indo-Chine comprenaient deux bataillons des 9e et 11e de marine avec deux batteries d’artillerie, placés sous les ordres du colonel de Pélacot. Les approvisionnements de tout genre faisaient complètement défaut à Tien-Tsin. La circulation dans cette ville était devenue très dangereuse, car les Chinois embusqués dans les ruines des masures voisines de l’école de médecine criblaient de balles les rues des concessions. Ils attaquaient nos avant-postes et la gare occupée par les Russes.

Les troupes européennes restèrent sur la défensive jusqu’au 12 juillet, perdant chaque jour quelques hommes par le feu de l’ennemi. Le service des nôtres était particulièrement pénible, car tout le détachement était aux avant-postes et à la gare. À ce dernier poste, les attaques les plus violentes eurent lieu les 4, 8 et H juillet, où nous eûmes quelques tués et de nombreux blessés. Dans la journée du 11, on lutta avec acharnement et les Chinois commencèrent à se retirer, mais il ne fut pas possible de les poursuivre sur un terrain découvert balayé par le tir de l’artillerie ennemie. Ce combat du 11, dans lequel les Anglais et les Japonais éprouvèrent des pertes sensibles, nous coûta dix tués et trente-quatre blessés.

Après ces affaires, le colonel de Pélacot prit l’initiative de provoquer une conférence de tous les commandants supérieurs des troupes alliées, en vue d’une action d’ensemble immédiate sur les positions ennemies. Une attaque générale fut décidée et eut lieu dans la journée du 13 juillet. Les troupes étaient composées de trois mille Russes sous les ordres du général Stoessel