Dans les primes années de la poursuite amoureuse et de la tyrannie des
sens, il ne fut ni un séducteur, ni un coureur de bonnes fortunes, ni
même un amant passionné. Il attendait le mariage. Il était disposé à
la monogamie, à la régularité dans la satisfaction sexuelle. On ne lui
connut ni maîtresse attitrée et dominatrice, ni retentissantes aventures
galantes. On n’a jamais publié de ses lettres d’amour. Il dut en écrire,
au temps de l’Aérienne. Mais ces propos tendres, non destinés à la
postérité, étaient tracés, selon la formule du poète Catulle, sur l’eau
courante, à moins que ce ne fût sur le sable. Rien n’en est resté. En cela
il diffère de la plupart des écrivains célèbres, et il est loin d’avoir
imité son maître Alfred de Musset. Dans les dernières années de sa vie
seulement, on rencontre une piste féminine. On y a vu plus haut une
allusion.
Zola, dans plusieurs de ses ouvrages, a fortement peint des amoureux, des
amoureuses, et on lui a même reproché la crudité de nombreuses scènes
passionnelles. Ceci prouve que l’artiste n’a nullement besoin d’avoir
éprouvé une passion pour la rendre avec force et talent. Balzac n’a pas
davantage couru le guilledou.
Zola apparaît donc comme un continent, même aux heures rapides des
liaisons fatales, dans la vie de jeunesse, à l’époque favorable aux
rencontres passagères, obligatoires pour ainsi dire, dans les milieux où
se trouvent à profusion des femmes libres. Il eut des relations, sans
incidents ni suites, avec de bonnes filles du quartier latin. Puis il se
maria, fort jeune.
Toute sa vie, vouée à l’isolement et au travail, fut exempte de
complications, de scènes, de tourments. Il ignora toutes ces péripéties
qui troublent si fâcheusement tant d’existences. Il échappa aux désordres,
aux
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