chance encore de s’imposer, et de conquérir sa place au grand soleil de la littérature courante. Ce roman proposé, presque glissé subrepticement dans les colonnes de l’Événement, c’était le Vœu d’une Morte. Il parut en 1866. Je n’ai lu ce roman que postérieurement à la plupart des ouvrages de Zola, lors de la réédition, en 1889. Il ne dut pas faire grande sensation à son apparition. Mon raisonnement est peut-être empirique et bien personnel, mais il offre une certaine vraisemblance. J’étais du groupe des Parnassiens, et nous nous réunissions régulièrement dans la boutique d’Alphonse Lemerre, chez Mme de Ricard, et l’on se signalait les nouveaux ouvrages, les auteurs débutants. Nul de nous ne parla du Vœu d’une Morte. On connaissait le nom d’Émile Zola, journaliste, critique d’art ; on ignorait Zola romancier. C’est avec des sentiments probablement différents de ceux que j’aurais pu avoir en 1866, si ce roman m’était alors tombé sous la main, que j’ai dû, vingt-trois ans plus tard, dans ma « Chronique des Livres » de l’Echo de Paris, le juger. Le lecteur de la réédition a-t-il été exempt des influences d’époque et de métier ? Il est difficile de s’abstraire de son temps et d’oublier la chronologie, en lisant un ouvrage réimprimé. Le nom et la célébrité de l’auteur ne sauraient être considérés comme inexistants. En ouvrant ce livre de jeunesse, on ne peut s’empêcher de savoir que le Zola du Vœu d’une Morte est bien le Zola des Rougon-Macquart. On ne peut se mettre ni au ton, ni au point du débutant. On ne consent pas à remonter jusqu’à l’époque, où, écrivain inconnu, presque inédit, le formidable et archi-célèbre auteur de l’Assommoir concevait et élucubrait cette grave bluette. On refuse l’anachronisme de l’indulgence. C’est injuste
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