Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/42

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politiques de son fils plus tard l’affirmèrent ? On eût jeté son plan et ses devis au panier, et le maréchal, qui venait d’avoir connaissance des circonstances ayant amené ce François Zola à démissionner, eût-il poussé l’urbanité épistolaire jusqu’à « le remercier de la communication qu’il avait bien voulu faire au gouvernement » ? On l’eût, en même temps, consigné à la porte des antichambres officielles. En rapports avec la municipalité marseillaise, pour un projet de docks et d’un port nouveau qu’il présentait, les autorités départementales, toujours défiantes vis-à-vis des étrangers, et s’informant de la réputation, des antécédents d’un nouvel hôte, renseignées souvent par la malignité provinciale et la curiosité du voisinage, ne témoignèrent nullement qu’elles considéraient l’ingénieur François Zola comme un malhonnête homme. Non seulement le bruit des histoires fâcheuses du ménage Fischer ne l’empêcha pas d’être fort bien accueilli à Marseille, mais, toujours à propos de ces docks et de la création du port des Catalans, dont il avait eu l’idée, l’officier démissionnaire fut présenté, par le général d’Houdetot, au prince de Joinville, que les choses maritimes intéressaient. Il fut ensuite reçu, en audience particulière, par Louis-Philippe. Bien que le roi bourgeois fût d’un abord relativement facile, on doit présumer que les personnes admises auprès de lui étaient l’objet, sinon d’une enquête à fond, du moins d’une information préalable. Le voleur, le déserteur, que la triste polémique de 1898 a voulu montrer, eût-il pu être reçu aux Tuileries par le roi et par l’un des princes d’Orléans ? Il ne reste donc rien, ou pas grand chose, de sérieux, de ce scandale, d’ailleurs inutile. L’arme était mauvaise. Elle n’a pas atteint celui qu’elle visait. Plusieurs journalistes,