Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/108

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libres. Elle rédigea, avant de se séparer définitivement, l’affiche suivante, son testament :

Commune de Lyon :

Considérant que la Commission provisoire de Lyon, acclamée par la garde nationale, ne se sent plus soutenue par la garde nationale. Considérant que la garde nationale a manqué à ce devoir de soutenir la Commune qu’elle a acclamée ;

Les membres de la Commune se déclarent dégagés de leurs engagements envers leurs mandants et rendent tous les pouvoirs qu’ils tenaient d’eux.

La Commission provisoire : Blanc Parraton.

Tel fut le rôle éphémère de cette illusoire commission insurrectionnelle, que les commandants et officiers de la garde nationale avaient désavouée par l’affiche où ils se mettaient à la disposition pleine et entière du conseil municipal élu.

La Commission ne pouvait tenir. Elle s’était adressée, pour avoir l’argent indispensable, à diverses maisons de banque de Lyon, qui avaient refusé tout prêt. Dans l’impossibilité de payer la solde des gardes nationaux, abandonné par les élus municipaux, en présence d’une indifférence glaciale de la population, ce pouvoir insurrectionnel devait cesser. Il ne fut pas vaincu, il s’évanouit.

Ainsi finit pour toujours la Commune de Lyon. Les délégués de Paris durent reprendre piteusement le train, ayant renoncé à la tâche impossible de soulever une ville qui ne demandait qu’à rester calme, et qui, sans même faire à la commission insurrectionnelle l’honneur d’une poursuite, d’une arrestation, laissait disparaître sans bruit ceux qui avaient, un instant, été maîtres de l’Hôtel-de-Ville. La retraite étouffée de la Commission passa inaperçue au milieu du tapage des fanfares et des acclamations accompagnant le retour des mobiles de Belfort. Les mobiles défilèrent devant