Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/452

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dans le monde des journaux. Plus tard, l’Écho de Paris, le Journal, le Matin entraînaient à leur suite des organes jusque-là entièrement politiques, obligés depuis de supprimer l’article doctrinal, la « tartine », et de faire une large place à l’information, à la chronique, et aussi au scandale du jour. Ainsi s’achevait la transformation de la presse, ainsi voguaient à toute vapeur vers les gros tirages les feuilles littéraires, mondaines, documentées, laissant bien en arrière les vieux pontons démodés. Les journaux à l’ancien système durent se transformer péniblement, dérivant à grand’peine, et quasi désemparés, dans le sillage triomphal de la nouvelle presse sensationnelle.

Le Réveil ne put franchir les obstacles du début. Ce ne furent ni le talent des rédacteurs, ni le savoir-faire de l’administration, qui manquèrent, et l’empêchèrent de poursuivre sa course : son départ trop hâtif, devant une clientèle surprise, non préparée, fut seule cause de cet échec, dont Valentin Simond ne devait pas tarder à prendre une éclatante et nouvelle revanche en lançant l’Écho de Paris, qui fut un second Réveil plus approvisionné de collaborateurs, et aussi d’argent.

Les principaux rédacteurs du Réveil étaient : Léon Cladel, Jules Vallès, Paul Alexis, René Maizeroy, Francis Enne, Hector France, Albert Dubrujeaud, Henry Baüer, Gaston Vassy, Émile Bergerat, Jules Caze, Paul Bonnetain, Henri Fèvre, Émile Blémont, enfin Paul Verlaine et Edmond Lepelletier.

Le secrétaire de rédaction était Robert Caze, romancier au talent vigoureux, l’auteur du Martyre d’Annil, malheureusement tué en duel par un poète décadent, malgré cette funèbre réclame demeuré ignoré, qui s’était montré furieux d’une critique de ses bizarres élu-