Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/506

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don, Henri Huot, du Théâtre d’Art ; un Bergamasque, Albert Girault, du Théâtre d’Art. Rosalinde, Mmes  Moreno, de la Comédie-Française ; Chloris, Lucy Gérard, du Gymnase ; Aminte, Suzanne Gay, du Théâtre d’Art ; Philis, Denise Ahmers, du Théâtre d’Art ; Bergers et Masques.

Les Uns et les Autres ne fût joué qu’une fois, non que la pièce fût tombée, mais sa représentation était exceptionnelle, et ne devait être, au moins au Vaudeville, qu’unique. La salle du Vaudeville avait été louée, en matinée, par des jeunes gens composant le groupe du Théâtre d’Art. Le directeur de cette entreprise estimable et aventureuse était M. Paul Fort.

La représentation était organisée par souscription. Le prix des fauteuils était de 20 francs. C’est du moins la somme que j’ai payée. Je suppose que les entrées de faveur furent généralement suspendues, comme disent les affiches. L’affaire était montée au bénéfice de Paul Verlaine et d’un artiste malheureux, le peintre de Tahiti, Gauguin. Le spectacle était coupé. On joua en lever de rideau le Corbeau, poème d’Edgar Poe, traduit en prose par Mallarmé. C’était une simple lecture dramatisée. Le tragédien farouche Damoye interprétait le visionnaire du poème mélancolique et désespéré. On donna également le Soleil de Minuit, de Catulle Mendès. La mise en scène et les costumes très coûteux de ce dernier ouvrage absorbèrent la majeure partie des recettes, ce qui fit que, tous frais de location, de luminaire, de machinistes payés, car les artistes jouèrent gracieusement, et en ajoutant les imprimés, les affiches, les faux frais divers et les dépenses de voitures, de cigares et de rencontres au café et au restaurant des membres du comité, il ne resta rien pour Paul Verlaine et son co-bénéficiaire des recettes de la représentation.