Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/507

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Aussi Verlaine, que je retrouvai, un peu énervé, fatigué, absorbant des boissons trop énergiques, dans la petite pièce du café Américain, auprès du vestibule du théâtre, se répandait-il en plaintes, tour à tour ironiques et furieuses, contre ce qu’il appelait l’organisation de son « maléfice ». Je l’apaisai de mon mieux et lui tins compagnie pendant la fin de la représentation, ce qui fait que je ne puis assurer si les si coûteux costumes du Soleil de Minuit eurent le succès qu’ils méritaient.

Les Uns et les Autres constitue, avec Mme  Aubin, tout le bagage dramatique à la scène de Paul Verlaine.

J’ai déjà dit qu’il avait commencé, en collaboration avec moi, un drame populaire, les Forgerons, dont le sujet était la jalousie chez l’ouvrier, aussi violente en ses effets, mais autre que parmi la bourgeoisie quant à ses ferments. Ce drame est resté inachevé. De même le Louis XVII, dont deux scènes furent publiées. Le scénario de l’Alchimiste, que je possède, n’a jamais eu même un commencement de réalisation. Nous devions en causer, nous y mettre : les événements ont disposé de nous deux autrement.

Verlaine préparait ses Mémoires d’un Veuf, recueil d’articles, Louise Leclercq, et des biographies pour la publication des Hommes d’aujourd’hui, quand une attaque d’arthritisme le força à s’aliter. Il se fit conduire à l’hôpital.

Son premier séjour d’hospitalisé eut lieu à Tenon. Il devait, par la suite, connaître d’autres hôpitaux, qui pour lui furent comme des hôtels meublés, où on logeait gratis, et qui étaient mieux tenus que les garnis du quartier latin, où il lui fallait trouver un gîte hasardeux, entre deux sorties d’hôpital.

Comme il n’avait gardé nulle rancune aux geôles, ni