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Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/56

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PAUL VERLAINE

ments sur ses aïeux, car il était fort soigneux de la parenté, et gardait très développé le sentiment du cousinage et du terroir.

Mme Verlaine mère s’appelait Élisa-Julie-Josèphe-Stéphanie Dehée. Elle était née à Fampoux, dans le Pas-de-Calais ; elle avait conservé de nombreux parents à Fampoux, à Lécluse, à Arleux-du-Nord et à Arras. Appartenant à une famille de propriétaires, de cultivateurs, de fabricants de sucre, elle avait apporté à son mari, outre la dot réglementaire, une certaine fortune. On pouvait évaluer à environ quatre cent mille francs l’avoir des Verlaine.

Cette aisance fut d’abord compromise par de mauvaises spéculations de M. Verlaine père. Le capitaine connaissait M. Michel Chevalier, l’ancien Saint-Simonien, l’économiste professionnel, sénateur de l’Empire. Comme ce personnage faisait partie du Conseil d’administration du Crédit Mobilier, fondé par les Péreire, M. Verlaine père crut devoir placer sa fortune dans cette valeur, qui atteignit un moment, à la Bourse, des prix fabuleux, les titres de 500 francs ayant été cotés jusqu’à 2.000 francs.

Le capitaine Verlaine consulta trop tardivement mon père, fondé de pouvoirs d’une grande maison de banque, dont le chef était l’un des Régents de la Banque de France, donc bien situé pour être renseigné. Mon père conseilla à M. Verlaine de vendre au plus vite ces valeurs périlleuses, qui subissaient déjà une dépréciation considérable et qui éprouveraient rapidement une déperdition plus grande, mais il eut beaucoup de peine à le persuader. Le vieux militaire ne comprenait pas que des titres qu’il avait payés de 13 à 1.400 francs, et qui avaient même atteint en Bourse la cote de 1.900 et de 2.000 francs, pussent être vendus 800 francs. C’était une perte qu’il ne