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Page:Leprince de Beaumont - Le Magasin des enfants, 1843.djvu/104

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LE MAGASIN DES ENFANTS.

MARIE.

Ma bonne amie, voulez-vous bien me laisser encore regarder cette carte, et me dire ce que signifient toutes ces lignes ?

MADEMOISELLE.

Volontiers, ma chère. L’étude de la carte s’appelle la géographie ; et tous les jours nous en dirons quelque chose : pour aujourd’hui, nous en avons assez appris. Retenez bien les quatre côtés du monde, et ses cinq parties, jusqu’à la première leçon.

JULIETTE.

Ma bonne amie, il y a dans la fable plusieurs choses qui ressemblent à l’histoire sainte ; par exemple, l’âge d’or, le déluge, l’entreprise des géants…

MARIE.

Ma bonne amie, qu’est-ce que ces géants ?

MADEMOISELLE.

Vous êtes encore trop petite pour apprendre cela.

HÉLÈNE.

Ah ! ma bonne amie, je serai bien sage, dites-moi cela, je vous prie ; je vous écouterai bien.

MADEMOISELLE.

Je vous gâte, je pense ; car je fais tout ce que vous voulez. Écoutez donc bien. Après le déluge, les hommes ne savaient pas encore écrire ; ainsi il n’y avait point de livres.

LÉONIE.

Comment donc avons-nous pu savoir l’histoire d’Adam, puisqu’on ne l’a pas écrite ?

MADEMOISELLE.

Adam conta cette histoire à ses enfants, ses enfants l’apprirent à Noé. Quand il fut sorti de l’arche, Noé la dit à ses fils, et il leur recommanda de l’apprendre aussi à leurs enfants. Sem, qui était bien obéissant à son père, lui obéit, et jamais ses enfants ne l’oublièrent ; mais Cham et Japhet n’y pensèrent pas beaucoup. Les quatre fils de Japhet vinrent demeurer dans un pays qu’on appelait la Grèce, et on les nomma Grecs : or,