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Page:Leprince de Beaumont - Le Magasin des enfants, 1843.djvu/106

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LE MAGASIN DES ENFANTS.

d’un coup la terre s’ébranle sous nos pieds, et renverse les maisons ; les Grecs disaient que la terre tremblait toutes les fois que les géants qui étaient sous les montagnes tâchaient d’en sortir.

JULIETTE.

C’est bien fou. Mais qu’est-ce qui fait trembler la terre ?

MADEMOISELLE.

L’on prétend que ce sont de grands feux souterrains, ou de l’air renfermé dans la terre, qui cherche à sortir, et qui quelquefois s’ouvre un passage.

MARIE, joignant les mains.

Oh ! mon Dieu ! ma bonne amie, que cela doit être horrible de voir sortir du feu de la terre ! Je mourrais de peur s'il y avait un tremblement de terre à Paris ; nous serions tous brûlés.

MADEMOISELLE.

Oh ! que non, ma chère. Il y a trois pays, surtout en Europe, où l’on trouve trois montagnes qui jettent du feu. On appelle cela des volcans : retenez ce mot, mes enfants ; mais le feu qui sort des volcans n’empêche pas qu’il n’y ait des habitants.

LÉONIE.

Comment appelle-t-on ces pays ? ma bonne amie.

MADEMOISELLE.

Il y a un volcan dans l’Italie, près d’une ville qu’on appelle Naples, et il est sur le haut d’une grande montagne nommée le Vésuve. Il y en a un autre dans l’île de Sicile, sur une grande montagne qu’on nomme Etna ; et un autre dans l’île d’Islande, sur la montagne d’Hécla.

MARIE.

Qu’est-ce qu’une île, s’il vous plait ?

MADEMOISELLE.

Je serais charmée de vous l’apprendre aujourd’hui, mes enfants ; mais il est sept heures passées, il faut nous quitter ; ce sera pour la première fois. Adieu, mes bons enfants. Continuez être bien sages, je recommande cela surtout à Léonie. Si elle se corrige d’ici à la première leçon, elle aura un joli conte.