Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/10

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Ceci, cher Camarade, est l’antithèse absolue des doctrines autoritaires et religieuses.

L’autorité n’est établie que pour sauvegarder, défendre et perpétuer les inégalités sociales ; la législation propriétaire, l’armée, la police, la magistrature, les codes et les règlements n’ont été instituées que pour cautionner l’état de déséquilibre qui a été imposé aux hommes par la Société, pour enchaîner la liberté des uns au profit de celle des autres, pour éterniser les mesures de spoliation qui ont créé la misère du plus grand nombre.

D’où cette conclusion que le libertaire, ne s’arrêtant à aucune considération de tradition, entend modifier de fond en comble le système social en détruisant ces bases iniques qui s’appellent l’autorité et la propriété, les autres réformes venant ensuite par surcroît en vertu de conséquences inéluctables.

Si tu m’as bien compris, cher Camarade, tu vois déjà poindre la lumière ; tu commences à savoir que ton premier effort, le plus utile de tous, doit être de rejeter tous les dogmes sociaux dont ta mémoire et ta conscience sont encombrés.

Aie d’abord la notion de l’insoumission aux maximes banales, aux préceptes qui n’ont de la vérité que l’apparence menteuse.

Délivre-toi de toute croyance irraisonnée, de toute foi. Quelle que soit l’idée qui est émise devant toi, quelque affirmation péremptoire, quelque impératif catégorique que tu lises dans les