Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/12

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à savoir que nous sommes le produit d’une évolution cosmique dont le secret jusqu’ici nous échappe, mais qu’en même temps, il est un fait certain, positif, c’est que, dans la mesure de nos forces, la terre nous appartient et que notre devoir est de tirer le meilleur profit possible de l’habitat qui nous a été dévolu, de le transformer, par l’emploi de toutes nos énergies vitales, en un séjour de bien-être et de moindre souffrance possible.

Si tu te places à ce point de vue, le seul digne de la raison, immédiatement s’éloigne et s’efface l’idée de Dieu.

En quoi un Dieu nous est-il nécessaire pour que nous défrichions la terre, pour que nous développions ses productions, pour que la vie devienne meilleure et plus facile.

Nous sommes en possession d’un appareil qui, en vertu de certaines dispositions constitutives, peut fournir à nos besoins, et au-delà. Nous constatons scientifiquement que rien ne s’obtient sans travail  ; nous savons que si l’homme ne fait aucun effort, la terre reste inculte et cruelle à ses fils. Elle les empoisonne par ses méphitismes, elle les écrase sous ses effondrements, elle leur refuse le fruit de son sein qu’il faut violer pour qu’il nous réconforte.

Où intervient Dieu en cela ?

On nous dira qu’il est la force latente. Alors cette force ne s’exerçant, en dehors du travail de l’homme, que pour produire la peste ou la famine, avouez toutefois qu’il n’est aucun motif de la vénérer.

Oui, cette force existe, c’est la poussée vitale.