Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/16

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L’esprit désobscurci du préjugé religieux, l’homme exercera sa pensée réellement libre, et pour lui, la vie changera de face. Cette liberté reconquise, il en usera dans toutes les circonstances, les préjugés engourdisseurs disparaîtront un à un et la vraie lumière éclatera.

Voyons maintenant le penseur - déjà libéré du mensonge divin - aux prises avec les autres faux axiomes qui n’en sont d’ailleurs que les résultantes.

Te voilà au milieu des hommes, tes semblables, et en face de la terre dont, eux et toi, vous devez tirer votre subsistance.

Les hommes sont tes égaux, tu es leur égal.

Ici je te demande un peu d’attention.

Quand tu parles d’égalité, aussitôt on te rabroue, en affirmant que l’égalité est une utopie, que la nature même la dénie, que les hommes viennent sur la terre avec des organismes dissemblables, les uns plus forts, les autres plus débiles ; les uns, très intelligents, les autres, de faible cerveau, et de ces prémisses, on part pour justifier les inégalités sociales, la misère en face de la richesse, le salariat et le capitalisme, l’ignorance et l’éducation supérieure, et par suite, la bataille humaine avec ses égorgements et ses épouvantes.

Et l’égalitaire se trouve pris de court et hésite à répondre.

C’est qu’en ce point, comme dans toutes les discussions sociales, nous nous laissons tromper par une définition fausse, passée à l’état de dogme.