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BALAOO

était économe. « La malle à Barrois ! Mais Zoé, dans la masure a justement parlé de cette malle-là » pensait-il.

— Au pays du Chevalet, on la connaît bien, allez ! l’histoire, et en Cerdogne aussi, commença l’autre en hochant la tête… mais avec les étrangers on se méfie toujours… et la malle à Barrois, c’est une histoire qu’on ne raconte qu’entre soi comme toutes les histoires du « Mystère des Bois Noirs », qui pourraient parfois donner des idées à la police ! compris, hein ?… Et la police, on n’en a pas besoin ! Qui donc qui la ferait mieux dans la forêt que « ceux du Denier du Loup » ?… Mais il faut qu’on les paye, comme de juste… Eh bien ! c’est à cause de quelqu’un qui, non seulement n’a pas voulu payer, mais a osé voler le Denier du Loup, que l’affaire de la malle à Barrois est arrivée ! Oui, mon jeune monsieur…

— Mais c’est une véritable histoire qui est vraiment arrivée ?

— Elle s’est passée là, à mes côtés, où vous êtes, jeune homme… à l’endroit, juste ! Eh bien, voilà !… vous avez entendu parler de Blondel, celui-là qui a été assassiné l’autre jour chez Roubion ?

Si Patrice avait entendu parler de Blondel ! Il se nomma, et l’autre sut de quelle sorte il avait été mêlé à la tragique aventure du malheureux commis-voyageur.

— Eh bien ! Blondel qu’a été assassiné (je ne sais par qui, c’est pas mon affaire !) avait un ami dans la « représentation », un ami qui faisait le malin et qui se moquait de lui, parce que Blondel lui avait raconté que, chaque fois que ceux du Chevalet passaient par la pierre du Loup, ils donnaient leur denier au Loup pour que ça leur porte bonheur. Blondel, lui, donnait dix sous comme les autres, quand il prenait la diligence du Chevalet, et il ne s’en ca-