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BALAOO

— Papa ! Patrice n’a rien dit qui puisse te contrarier. Tu te montes la tête, maintenant, à propos de rien !

— Eh ! vous me rendrez malade tous ici, autant que vous êtes, Noël comme les autres !

Noël semblait ne pas entendre et se bourrait consciencieusement d’une potée de choux de Bruxelles.

— Bon ! voilà maintenant que c’est Noël ! émit Madeleine, en se forçant à rire.

— Et Zoé aussi ! continua Coriolis terriblement bougon.

— Qu’est-ce que j’ai fait ? demanda la voix innocente et harmonieuse de la gentille Zoé.

— Tu as encore fait quatre grosses fautes dans ta dictée, et tu as de mauvaise notes pour ta géographie.

— La géographie, dit Zoé, ça ne peut pas m’entrer dans la tête !

— Et l’orthographe ? Est-ce que ça peut t’entrer dans la tête, l’orthographe ?

— Mais oui, monsieur, mais il faut le temps.

— Le temps de quoi ? Te voilà l’âge de te marier. Tu dois savoir l’orthographe et la géographie. Si je te disais, Patrice, que, ’ai eu plus de mal avec cette petite qu’avec Noël, ça te donnerait peut-être une moins fière idée de la race blanche ! hein, mon garçon ?…

Patrice hocha la tête. Il voulait que son oncle le crût de son avis, mais il ne comprenait rien à une pareille histoire. On faisait de Zoé une savante, maintenant !…

— Il faut que tu comprennes, ma petite, continuait Coriolis, tourné vers Zoé, que je ne te fais rien apprendre de trop, si tu veux être heureuse en ménage.

Patrice pensait : « Madeleine s’est mal exprimée en me défendant de parler mariage ; en somme, on a le droit