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BALAOO

Patrice.

C’est merveilleux !

— Et tu sais, tu peux l’interroger sur tout, reprenait Coriolis, je lui ai fait donner une éducation complète de bon fils de famille. Il connaît ses classiques !

— Est-ce qu’il sait le latin ?

— Tu as tort de te moquer de ton vieil oncle, Patrice. Non, Noël ne sait pas encore le latin ! Mais sois persuadé que, le jour où il s’y mettra, il te « collera » au bout de trois mois. Interroge-le donc sur les dates et sur l’histoire romaine.

Patrice vit qu’il n’y échapperait pas. Il devait « interroger » :

— Cela ne vous ennuie pas, monsieur, que je vous interroge ?

M. Noël, qui venait de se tailler un cube imposant de fromage de gruyère, l’engloutit tranquillement et ne répondit pas.

Coriolis.

Tu n’as pas entendu ? Mon neveu Patrice te demande s’il peut t’interroger. Montre-lui que tu n’es pas un sot.

Balaoo, (la bouche enfin libre : on ne doit pas parler la bouche pleine.)

Ayons des qualités pour en faire usage et non pour en faire parade ! (Négligemment, il baisse tomber son monocle de l’arcade sourcilière, au bout de son cordon, sans se servir de la main.)

Patrice, (comme un niais.)

Ça, c’est répondu !