Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
BALAOO

Coriolis, (à Patrice).

Tu n’as pas besoin de sourire d’un air idiot en disant cela !

Patrice, (vexé.)

Bien, mon oncle !

Balaoo, (enchanté et sans qu’on lui demande rien.)

Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit ! (Il regarde toujours du côté de la porte.)

Madeleine, (pour faire diversion.)

Qu’est-ce que fait donc Gertrude ? (Elle se lève et va à la cuisine. Elle en revient aussitôt.) J’ai trouvé Gertrude en pleurs. Elle avait préparé une belle tarte pour ce soir, et elle ne peut plus mettre la main dessus.

Balaoo, (qui tremble.)

C’est général Captain qui l’a mangée sûrement !

Coriolis, (sévère.)

Tu mens ! Général Captain a bon dos et bon bec ! Mais c’est un honnête serviteur. Ne l’as-tu ramené des Bois-Noirs que pour le charger de tes fautes ? Réponds comme un homme ! et ne détourne pas la tête ! Pourquoi as-tu mangé cette tarte ? Tu savais bien que tu faisais mal ! Réponds !

Balaoo, (qui dévore sa honte devant Patrice en attendant vainement ses noix.)

C’est vrai ! Ta notion si claire que nous avons de nos fautes est une marque certaine de la liberté que nous avons eue à les commettre !