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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/40

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BALAOO

secouer la tête à toutes les questions qu’on lui avait posées.

Quant au corps de Blondel, on l’avait couché sur le billard, en y touchant le moins possible. Le docteur n’avait voulu faire aucune constatation avant l’arrivée du juge. Il avait commandé le repos pour Patrice. C’était au juge également à l’interroger et à personne d’autre…

— Vous avez bien fait ! obtempéra M. Jules. Du reste, d’après ce que j’ai pu comprendre à ses monosyllabes et à ses gestes, il n’a pas vu l’assassin.

Le bon docteur Honorat dit :

— Qu’il ait reconnu ou non les assassins et même s’il ne les a pas vus, j’espère qu’après ce qui s’est passé hier soir entre Blondel et Hubert, on ne les ménagera pas !…

— Le juge fera ce qu’il voudra, répliqua M. Jules, assez énervé.

— Le juge est dans la main du député. Vous verrez qu’ils « y couperont » encore ! gémit Honorat.

Le Maire les arrêta tous les deux, Honorat et Roubion, et leur prenant à chacun un bouton de leur paletot :

— Il faut que vous sachiez une chose, c’est que l’on a découvert des traces qui ne peuvent pas avoir été faites par les Trois Frères !…

— Lesquelles donc ?

— Celles du cou ! d’abord !…

— Ah ! bah ! gronda Honorat. Vous me la baillez bonne ! Je les ai vues, moi, les empreintes du cou !…

— Vous n’avez rien vu !…

— Vous dites !

— Ah ! le juge doit vous en parler aujourd’hui, et Roubion taira sa langue. J’en ai assez à la fin de me