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BALAOO

— Ce qui explique qu’il a pendu l’autre pour vous-même… le fait me paraît de plus en plus certain… Réfléchissez-y bien. Ne pensez plus qu’à ça !… Aidez-moi de toute votre force, de toute votre intelligence…

— Mais, monsieur, je n’y comprends rien, je n’y comprends rien !…

— Ni moi non plus, monsieur !…

— Mais enfin, monsieur le Juge, comment l’assassin est-il entré, comment est-il sorti ?

— J’allais vous le demander, fit M. de Meyrentin en se levant. Ah ! aussitôt que vous pourrez vous lever et j’espère que ce sera tout de suite, allez donc faire un tour dans le cabaret et demandez au père Tambour, qui en défend l’entrée, de vous montrer de ma part les traces de pas laissées par l’assassin…

— Enfin, il a laissé des traces de pas ?… Sur le parquet de la salle de billard, sans doute ?

— Non, monsieur !… Sur le plafond !

Sur quoi M. de Meyrentin prit congé du malheureux Patrice qui se mit à pleurer comme un enfant.

Heureusement pour le jeune homme, le vieux Coriolis et Madeleine parvinrent prestement à le convaincre que M. de Meyrentin était le dernier des imbéciles. L’oncle surtout était furieux contre le juge d’instruction. Jamais les Saint-Aubin, pas plus ceux de Clermont que ceux de Saint-Martin-des-Bois, n’avaient été mêlés à la politique dont Blondel venait certainement d’être la dernière victime. Rue de l’Écu, on faisait de l’honnête notariat sans plus ; et, d’un autre côté, depuis des années qu’il était revenu de Batavia, Coriolis prétendait ne plus trouver d’intérêt qu’à l’étude passionnante de la plante à pain, fécule extraordinaire qu’il avait rapportée d’Ex-