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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/155

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LE DANGER SE RAPPROCHE
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plus, depuis qu’elle faisait du spiritisme, à compter les caprices des morts.

Elle eût donné beaucoup pour tenir au moins de la bouche de Marthe, la confirmation de ses imaginations ! Hélas, à sa grande confusion, elle se vit fermer la porte au nez, assez brusquement, par Fanny. Alors, elle resta derrière la porte et écouta.

Dans le moment, la pauvre petite Mme Saint-Firmin revenait à elle, grâce aux soins énergiques du docteur, et commençait à tenir des propos qui devaient, en effet, remplir d’une joie sainte une spirite orthodoxe comme Mlle Hélier, mais qui inquiétèrent de plus en plus l’esprit positif de Mme de la Bossière, troublèrent jusqu’au fond de son obscure conscience l’âme tourmentée de Jacques, et donnèrent fort à réfléchir au Dr Moutier, lequel était toujours stupéfait de trouver sur son chemin des événements semblant donner quelque raison à ses théories astrales.

Après s’être enquis d’abord de la santé de l’enfant, Marthe raconta l’étrange histoire suivante :

« À la tombée du jour, je faisais ma promenade ordinaire le long de la rive, lorsque, brusquement, sortit de la buée qui, déjà, enveloppait le fleuve, l’image toute proche d’André.

— Il y a donc une heure à peine que cette image vous est apparue ? interrompit Fanny.

— Il devait être d’assez bonne heure, à peu près… oui, cinq heures moins le quart, peut-être…

— Continuez, mon enfant !… » et Fanny pen-