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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/256

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

ses doigts qui se crispaient avec une joie sauvage sur cette gorge qui ne savait pas se taire…

Le valet de pied lui annonça que M. de la Marinière était au salon. Il était venu en auto prendre des nouvelles de M. de la Bossière.

« Tant mieux ! se dit-elle, je vais le retenir à dîner et il m’aidera à passer une partie de la soirée !

— Vous avez prévenu monsieur ?…

— Katherine a frappé à la porte de Monsieur et Monsieur a répondu qu’il fallait « lui ficher la paix ! » et d’une voix si rude que Katherine prise de peur est redescendue en pleurant. Il faut que je dise à Madame : Katherine ne peut plus rester au service de Madame… et comme je dois me marier avec Katherine…

— C’est bien ! C’est bien ! Nous parlerons de tout cela demain, mon garçon !… »

Et Fanny gravit hâtivement l’escalier du premier étage contenant à grand’peine sa colère, non point contre les domestiques, qui étaient bien excusables de ne plus vouloir rester dans cette maison de fous, d’autant plus que quelques-uns d’entre eux avaient été pris de la maladie ambiante et croyaient voir des fantômes partout, mais contre Jacques qui avait dû se laisser aller à une nouvelle crise…

Elle le trouva dans la penderie tenant son fusil comme s’il était à l’affût, et fixant avec des yeux d’épouvante une bougie coiffée de son petit casque d’argent.

Elle lui arracha le fusil des mains. Elle était furieuse. Il se laissa faire.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? demanda-