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UN DÉPART PRÉCIPITÉ
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du notaire, qu’il était allé trouver à plusieurs reprises dans son étude de Juvisy, s’était alors adressé au Parquet.

Il avait raconté au substitut du procureur de la République toutes les circonstances étranges de la fuite de son frère. Immédiatement, une enquête avait été ordonnée, enquête qui suivit André avec Jacques, jusqu’au train de Bordeaux.

Les employés de la gare avaient vu et reconnu Jacques et André (car ceux-ci prenaient assez souvent le train pour Juvisy) et l’on put préciser que c’était bien le matin du départ d’André. On les avait remarqués aux guichets et sur le quai. Bien mieux, un « facteur » avait vu Jacques revenir seul du quai, sortir de la gare, remonter dans son auto et partir.

Et puis, plus rien ! C’était le mystère.

Plus de trace d’André dans un train, pas plus que sur un bateau.

Le Parquet avait conclu, après examen des papiers laissés par l’absent et interrogatoire du vieux Saint-Firmin, qui semblait avoir eu la pleine confiance du voyageur dans ses derniers arrangements, qu’André, pour des raisons inconnues, avait voulu disparaître, et pour un temps indéterminé, puisqu’il avait encore pris la précaution, la nuit du départ, d’écrire à l’institutrice des enfants, Mlle Hélier, pour lui confirmer la confiance qu’il avait en elle et lui attribuer la direction de l’instruction de Germaine et du petit François, pendant tout le temps de son absence, si longue fût-elle.

Le Parquet estimait qu’André avait voulu