Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

— C’est bien, je me charge du mari, accorda Mme  de la Bossière, mais vous me raconterez tout ce qui s’est passé ?… Vous me le promettez ?…

— Tout, je vous le promets !… Ah ! dites-moi, où serons-nous le plus tranquilles ?…

— Pour évoquer le diable ? mais il faut demander ça à Mlle  Hélier !… Elle vous prêtera peut-être sa chambre. »

Et Fanny quitta le docteur en riant. Sur le seuil du fumoir, elle rencontrait son mari et lui racontait tout.

« Oh ! allons voir ça ! fit Jacques, très amusé…

— Mais je me suis chargée du Saint-Firmin.

— Ne t’inquiète pas… il vient de consentir à faire un quatrième… »

Mlle  Hélier, Marthe et le Dr  Moutier avaient déjà disparu…

« Le plus fou des trois, c’est certainement le docteur, émit Fanny.

— Ça, quand les savants se jettent dans le spiritisme, on ne sait pas jusqu’où ça peut aller ! Vous y croyez, vous, Fanny, aux fantômes du professeur Crookes ?

— Moi, je ne crois qu’en vous, my dear !… et vous n’avez pas l’air d’un spectre, petit tchéri ! »

Elle pria Jacques de l’attendre, s’assura que ses hôtes n’avaient point besoin d’elle et revint le trouver. Ils se renseignèrent sur le chemin suivi par les fugitifs, et traversèrent tout le château en courant et en riant comme des éco-