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Page:Leroux - La Double Vie de Théophraste Longuet.djvu/58

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LA DOUBLE VIE DE THÉOPHRASTE LONGUET


Cette chanson, comme vous pouvez en juger, était d’argot, et comme l’argot ne s’apprend pas à l’école, je crois de mon devoir envers le lecteur de la traduire :

Fanandels, en cette piole,
(frères)     (maison)
  On vit chenument.
         (grassement)
Arton, pivois et criolle
(pain) (vin) (viande)
  On a gourdement.
      (beaucoup)
Pitanchons, faisons riolle
(buvons) (bonne chère)
  Jusqu’au jugement.


Malgré la richesse de la rime, ce couplet ne fut suivi d’aucun applaudissement. Ces dames ne firent point retentir le cristal des verres du choc de leurs couteaux ; elles regardaient Marceline fort curieusement et semblaient demander une explication.

Qu’est-ce que Marceline eût expliqué ? Adolphe lui-même considérait Théophraste avec désespoir ; mais Théophraste, comme possédé d’un démon, continuait :


 Second couplet

Icicaille est le théâtre
   (ici)
   Du petit Dardant.
            (l’Amour)
Fonçons à ce mion folâtre
         (petit garçon)
   Notre palpitant ;
        (cœur)
Pitanchons pivois chenâtre
(buvons) (vin) (excellent)
   Jusques au luisant !
             (jour)