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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/20

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GASTON LEROUX

— Et vous ne savez pas qui l’a emportée ?

— Non !

— Un garçon qui n’est pas tout à fait inconnu dans le quartier… Ah ! je l’ai bien reconnu, allez ! Il était planté à la porte du cimetière comme s’il avait déjà peur qu’on lui chipe sa marchandise !…

— Je parie que c’est Baptiste !… s’écria M. Birouste.

— Qui est-ce, Baptiste ? demanda Mlle Barescat.

— Eh ! le garçon d’amphithéâtre dont je vous ai parlé… l’aide de Jacques Cotentin !…

— Ah ! mais, je me rappelle ! s’écria à son tour Mlle Barescat… cet être répugnant qui avait toujours une grande boîte sous le bras quand il venait le soir chez l’horloger.

— Juste !

— Eh bien ! Je vais vous dire… continua Mlle Barescat… la dernière fois que je l’ai aperçu, c’était le jour même qu’on venait d’exécuter le Bénédict ! Il pouvait être neuf heures et demie… peut-être un peu plus !… une auto s’est arrêtée devant la porte de l’horloger… vous pensez si je m’en souviens !… ça n’arrive pas tous les jours, une auto devant la porte des Norbert… et cet homme-là en est descendu !… L’auto est repartie tout de suite… La porte de l’horloger s’était ouverte et « le carabin » de la Christine, qui semblait attendre le Baptiste, lui a pris aussitôt la boîte qu’il apportait… La porte s’est refermée… Attendez !… attendez !… c’est depuis ce jour-là, du reste, qu’on n’a plus ôté les volets de la boutique… c’est comme une tombe maintenant, cette maison-là !…

— Oui !… fit la voix grave de M. Birouste… le mystère continue…

Il y eut un silence… et puis Mlle Barescat :

Enfin ! qu’est-ce que vous pensez de tout ça, vous monsieur Birouste ?