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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/217

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LA MACHINE À ASSASSINER
213

XXI

UN COUP DE MAÎTRE DE M. LEBOUC
ET CE QUI S’ENSUIVIT

L’événement était réel : la poupée avait été arrêtée, et arrêtée par M. Lebouc.

Retournons dans le cabinet de M. Bessières, chef de la Sûreté générale, que nous trouvons accablé à la suite d’une scène des plus désagréables pour son amour-propre et des plus funestes pour son ambition, scène qu’il vient d’avoir avec son ministre, avant la réunion du conseil de cabinet qui se tient en ce moment en bas, dans le salon de la place Beauvau.

Tout à coup sa porte s’ouvre et l’huissier n’a pas le temps de prononcer une parole. Cette porte lui est refermée sur le nez. M. Lebouc est en face de M. Bessières !… Ses yeux brillent, son teint s’enflamme, ses cheveux sont en désordre, et sur tout cela il y a un air de victoire qui doit être des plus inquiétants pour ceux qui connaissent les victoires de M. Lebouc qui sont généralement des victoires à la Pyrrhus, c’est-à-dire suivies de lendemains désastreux.

Aussi, malgré toute cette apparence glorieuse, ce n’est pas seulement avec inquiétude que M. Bessières accueille M. Lebouc, mais encore avec colère.