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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/85

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LA MACHINE À ASSASSINER
81

VIII

CE QUE LE VIEUX NORBERT ET JACQUES COTENTIN TROUVÈRENT DANS LA SINISTRE DEMEURE DE CORBILLÈRES-LES-EAUX

Ils sautèrent le mur qui, par derrière, entourait le petit clos envahi par les ronces desséchées et gelées et qui n’était plus qu’un chaos depuis que la justice avait passé par là, creusant et bouleversant tout pour retrouver ce qui pouvait rester des victimes de Bénédict Masson…

Une lune pâle et froide accompagnait leur lugubre expédition d’un regard qui n’était rien moins qu’ami… Le vieux Norbert faillit se casser la jambe en se laissant glisser dans l’enclos… Près du hangar qui servait autrefois de bûcher, de buanderie, et qui n’était plus qu’une sorte de dépotoir, Jacques tomba dans un trou où il se déchira et d’où il ne sortit qu’à grand’peine… La sinistre petite maison semblait se défendre contre l’approche de ce cambriolage qui venait troubler la paix misérable où la peur du passant la laissait depuis que les hommes de justice étaient partis en y laissant leur sceau.

Mais eux, rien ne les arrêtait. Comme la porte leur résistait, ils forcèrent avec une bêche l’ouverture d’un double volet, cassèrent les vitres et pénétrèrent par une fenêtre.