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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/184

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LA POUPÉE SANGLANTE

» — Ah ! le bandit !

» La Christine s’était levée, toute pâle :

» — Mais, explique-toi ! supplia-t-elle… qu’est-ce qu’un trocard ?

» — Un trocard, que lui explique l’autre, c’est une aiguille creuse, et le pistolet à trocard, c’est une espèce d’instrument de chirurgie qui ressemble à un petit pistolet… enfin qui fait fonction de pistolet et qui nous sert à envoyer à travers les chairs de l’abdomen une aiguille creuse, quand nous voulons savoir…

» — Ah ! je comprends !… je comprends ! s’écria Christine…

» — Comprends-tu, reprenait l’autre. L’instrument que voilà part du même principe… Il envoie cette aiguille creuse… remplie préalablement de liquide nocif… Il a dit « nocif »… j’ai encore le mot dans l’oreille…

» — Oui ! oui ! je comprends ! faisait la Christine, qui paraissait atterrée…

» — Mais il l’envoie à distance, expliquait toujours l’autre… même à une assez grande distance !… regarde ce ressort… et cette autre disposition de ressort qui accompagne l’aiguille creuse et qui se déclenche aussitôt qu’elle a touché et laissé son venin…

» — Je comprends !… Je comprends !…

» — C’est ce dernier ressort qui renvoie l’aiguille jusqu’à l’arme qui l’a projetée…

» — Oui ! Oui !

» — Tu vois comme l’aiguille est retenue par ce fil de métal !… Comprends-tu ?… Comprends-tu ?

» Si elle comprenait !… Du reste, ce n’était pas difficile ; moi aussi je comprenais comment il était fait c’t’instrument, sans même l’avoir vu !… Ça on peut le dire ! Le carabin, pour ce qui est