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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/229

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LA POUPÉE SANGLANTE

Celle-ci était une pièce Louis XV… En face du lit, un portrait en pied de Louis-Jean-Marie-Chrysostome, assez reconnaissable dans la pénombre… car, là aussi, les volets étaient tirés… Jacques était entré derrière elle. Ils étaient certainement dans la chambre du marquis actuel.

Il ferma la porte, et aussitôt Christine poussa un cri. Près du lit, qui était adossé au mur qui séparait cette pièce de la chambre de la marquise, un rayon de soleil allongeait sa baguette d’or qui semblait avoir troué le mur… c’était la lumière de la chambre voisine qui arrivait là par ce trou… que l’on eût difficilement trouvé dans les arabesques du trumeau où il se dissimulait, ou, de l’autre côté, parmi les personnages de la tapisserie…

Christine courut y coller son visage… et quand elle eut fini de regarder.

— Vois à ton tour ! dit-elle à Jacques… Vois le trou par lequel le monstre lançait sa flèche empoisonnée !…

Il vit, et lui aussi, qui avait eu en mains le « trocard » fut convaincu… mais ne l’avait-il pas été à moitié déjà ?… et que pouvaient-ils faire maintenant qu’elle était morte ?

Cette question, il ne la posa pas à Christine, mais elle y répondit tout de même :

— Ô Bessie !… prononça-t-elle d’une voix profonde, j’ai été une mauvaise gardienne de ta vie, mais je veillerai sur ta mort !…