— Je m’en doute bien ! répondit Drouine… suivez-moi… nous serons mieux pour causer dans la sacristie…
Quand ils y furent, toutes portes closes, Christine prit la parole. Elle ne quittait pas Drouine des yeux. Celui-ci paraissait déjà fort occupé à ranger quelques vêtements sacerdotaux dans une vieille armoire du quinzième siècle qui tenait tout le fond de la pièce.
— Drouine, la marquise avait de beaux bijoux… dont elle a disposé avant sa mort, je le sais !
— Les voici ! fit Drouine, sans marquer le moindre embarras.
Et il sortit de l’armoire un vieux coffret en noyer sculpté, fermé à clef, qu’il ouvrit et d’où il tira de merveilleuses broches à plusieurs plans en or ciselé et émaillé, travail italien du seizième siècle qui eussent suffi à la gloire d’une collection. C’était peu de chose cependant à côté d’un diadème composé de lames d’or travaillé, enrichi de pâtes de verre du plus curieux effet et fermé par deux diamants gros comme de petites noisettes.
— Ce sont des bijoux de famille qui étaient bien à elle, en toute propriété, reprit Christine, elle me les a montrés souvent… C’était son droit d’en faire don à qui elle voulait… Vous pouvez donc me répondre sans embarras, Drouine… De même que la marquise a donné son collier de perles à Sangor, elle a pu vous donner à vous ces merveilleux bijoux.
— Elle me les a donnés et voici un papier qui l’atteste ! répondit le sacristain en sortant un document du coffret.
Christine lut : « Je donne ces bijoux (énumération des bijoux) à Jean-Joseph Drouine, gardien