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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/237

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LA POUPÉE SANGLANTE

de la chapelle de Coulteray, chargé de veiller sur le repos de mon âme ! »

— C’est bien cela !… fit la jeune fille en repliant le papier et en le rendant à Drouine… et maintenant, Drouine, vous allez nous dire comment la marquise entendait que l’on veillât sur le repos de son âme ?

Drouine rangea les bijoux, le papier, referma le coffret, le plaça dans l’armoire, ferma celle-ci et dit :

— Ça, c’est mon affaire !

— C’est aussi la mienne !… Drouine !… et je ne suis venue ici que pour cela !… Je connaissais la volonté de la marquise… je savais les arrangements qu’elle avait déjà pris avec Sangor… Et elle m’a écrit, quelques jours avant sa mort, qu’elle s’était arrangée non seulement avec Sangor, mais encore avec vous !… Parlez, Drouine !… Il le faut…

— Que voulez-vous que je vous dise ?… Si les dernières volontés de la marquise seront accomplies ?…

— La dernière volonté de M. la marquise était celle-ci, mademoiselle que je donne le diadème à Sangor, quand elle serait morte !…

Et qu’il lui aurait coupé la tête !… s’exclama Christine.

— Quant aux broches, elles sont bien pour moi continua l’autre sans broncher.

— Gardez le tout, Drouine ! mais qu’on ne touche pas à la dépouille de ma pauvre amie !… Elle a été assez torturée pendant sa vie pour qu’elle goûte le repos sacré des trépassés !…

— Je ne garderai rien du tout, mademoiselle, je donnerai le tout à Sangor pour qu’il s’en aille tout de suite, qu’on ne le revoie plus ! Je le connais assez… il n’en demandera pas davantage !…