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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/101

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CE QUE ROULETABILLE,…

mais laisse-moi un peu respirer et faire de la lumière !… Je ne sais plus où j’ai mis ma lanterne !… »

Il tâtonne… Il se penche… Il glisse les mains le long du mur… Il remue une chaîne… Ah ! qu’est-ce qu’il sent sous la main ?…

Il a fait un bond dans l’obscurité !…

« Le squelette ! crie-t-il. Le squelette est revenu !…

— Le squelette ?… Quel squelette ? interroge Ivana, qui s’affole, elle aussi, de l’affolement de l’autre…

— J’ai senti son crâne sous ma main… Il y avait là un squelette enchaîné… Tout à l’heure, il était parti !… et voilà qu’il est revenu !…

— Zo ! fait Ivana de sa voix grave… Zo ! tu deviens fou !

— C’est vrai, répond Zo, qui essaye maintenant de rire… Je ne sais plus où j’en suis… Ah ! voilà ma lanterne ! Nous allons bien voir ce que c’est… »

Et il se redressa avec sa lanterne et il s’apprêtait à en faire jaillir la lumière, quand, dans le moment, la porte du cachot s’ouvrit et se referma avec une force irrésistible et une ombre se jeta dans leurs jambes assez brutalement, cependant qu’une formidable explosion secouait toute la Karakoulé.

Aux exclamations qu’ils avaient poussées, Rouletabille et La Candeur s’étaient reconnus.

« N’aie pas peur, Ivana, fit tout de suite le reporter. C’est mon ami La Candeur qui vient de faire sauter quelques murailles pour nous protéger de toute surprise. »

Et, dans les ténèbres, il présente son collaborateur.

« Il a donc emmené avec lui tout son journal ! » pense la jeune fille.

La conversation continua :

« Tu sais que le squelette est revenu, disait Rouletabille.

— Pas possible ! » répondit l’autre.

La lanterne, qui s’était éteinte, ayant été rallumée, les deux jeunes gens se penchèrent sur le squelette.