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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/107

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CE QUE ROULETABILLE,…

— Il faut, dit Ivana, que nous soyons sûrs de votre succès… car si vous mouriez en traversant le torrent, un si autre partirait… »

Rouletabille dit :

« Nous ne pouvons être sauvés que par votre prompt succès. Nous essayerons de tenir trois, quatre jours au maximum et encore en parlementant grâce à notre otage (ainsi il espérait faire entrer plus profondément, et, pensait-il, plus sérieusement, l’idée nécessaire de l’otage dans la cervelle bouillante d’Ivana). Avant de pénétrer en Bulgarie, vous pourrez nous donner de vos nouvelles. Du haut du donjon on découvre jusqu’aux confins du pays de Gaulow. Vous vous rappelez cette cime que je vous montrais l’autre soir, cette cime dominant le défilé par lequel je voyais arriver les armées bulgares… eh bien ! si vous avez traversé sans difficulté le pays de Gaulow, montez jusqu’à cette cime, c’est du reste votre chemin, et attachez un mouchoir blanc à quelque bâton avec lequel vous nous ferez signe… J’ai une très bonne jumelle… Nous vous verrons… En marchant toute la nuit, vous serez là-bas vers les midi…

— Entendu, répliqua Athanase… Seulement, je vais vous dire, j’ai faim !… je n’ai pas mangé depuis vingt-quatre heures. Si je pouvais emporter un petit morceau de pain !…

— Cours à la cantine ! ordonna Rouletabille à La Candeur et dis à Vladimir de te céder deux « déjeuners du cycliste » que tu apporteras. »

La Candeur disparut.

« Voulez-vous des armes ? demanda Rouletabille.

— Non ! je les ai perdues en route… Mais j’ai mon couteau, c’est tout ce qu’il faut à un pauvre muletier…

— Et c’est dans cet accoutrement que vous avez pu pénétrer dans le harem ? demanda le reporter.

— Eh bien, et vous ?

— Oh ! moi, j’étais déguisé en mouquère.

— Moi, dit Athanase, Je restai dissimulé sur les toits