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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/109

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CE QUE ROULETABILLE,…

« Mais comment vous êtes-vous rendu maître de Gaulow ? demanda brusquement Rouletabille.

Ayant ainsi préparé son cachot où j’étais décidé à le ramener mort ou vivant, je repris le chemin déjà parcouru et rentrai dans le harem après avoir, comme la première fois, replacé avec adresse le moucharabié à la fenêtre de la chambre de la piscine ; les conversations surprises dans les bosquets m’avaient appris où se trouvait la chambre nuptiale ; cependant, pour n’être point surpris par deux eunuques armés jusqu’aux dents, je dus grimper sur une petite terrasse sur laquelle on était obligé de passer pour pénétrer dans le vestibule qui conduisait à la chambre nuptiale. Cette terrasse était toute garnie de balustres et d’ornements parmi lesquels je parvins à me dissimuler. Là, je trouvai tout un assortiment d’outils qui devaient servir aux jardiniers et aux ouvriers, et c’est la que je fis choix de la massue avec laquelle je devais assommer notre cher seigneur, lequel, quelques heures plus tard, sortait de la chambre nuptiale, pénétrait dans les jardins sans doute pour prendre l’air, et, après avoir fait rentrer dans les appartements les deux gardes, se dirigeait justement vers ma terrasse, regardant de toutes parts si on ne l’apercevait pas et dans un but que je n’ai pas pris le temps de lui demander…

« Gaulow, sous mon coup, tomba. Était-il mort ?… Était-il vivant ? Je ne m’attardai point à le savoir. Je traînai derrière moi cette chose inerte, retraversai la chambre de la piscine toujours déserte à cette heure, descendis mon fardeau sur la corniche et l’apportai sans encombre jusqu’ici ! Voilà tout le mystère. Comme je l’avais jeté un peu rudement sur le sol du haut de cette fenêtre, il poussa un soupir. Le cher seigneur n’était pas mort !… Je l’attachai à l’anneau et le ligotai avec les loques de son manteau, dont je fis hâtivement des liens, puis je repartis pour vous sauver, Ivana, mais je n’étais pas plus tôt retourné dans le harem que des clameurs immenses m’apprenaient votre délivrance ! »