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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/139

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LE DONJON ASSIÉGÉ

guette, Tondor ne comptait pas pour eux ou tout au moins n’entendait point ce qu’ils disaient,

Rouletabille attira Ivana sur son cœur et la serra fort, fort, moins comme un amoureux cependant que comme un protecteur, et elle se laissa faire comme une petite fille… et il espéra sa confidence, et pour l’avoir, il lui dit doucement entre deux baisers sur l’oreille :

« Jeanne !… Ma Jeanne est très malheureuse !… Ma Jeanne va me dire pourquoi !… Pourquoi ?… Pourquoi ?… puisque rien ne nous sépare ? Est-ce que nous ne serons pas sauvés ensemble si nous devons l’être ?… Est-ce que nous ne mourrons pas ensemble si nous devons mourir ?… Pourquoi, ma petite Jeanne, pourquoi êtes-vous si malheureuse ?… »

Elle roula sa tête sur son épaule et laissa éclater le gros sanglot qui, depuis la veille, gonflait sa jeune et amoureuse poitrine : « Parce que, dit-elle en s’accrochant à lui et en cachant son visage inondé de larmes, parce que je voudrais tuer Gaulow ! »